vendredi 6 avril 2012

Glose : Des joues tendues

Et si l'homme qui tend l'autre joue ne le faisait par bonté d'âme, pour opposer son amour à cette extrémité du geste, mais plutôt pour opposer la force de sa silencieuse abnégation, de la négation de l'existence de ce geste et de son porteur, et ainsi le soumettre à la force de volonté de sa propre prise. S'il reste droit, tout comme la perce-neige transperce la neige de février, ils opposent tout deux leur position, leur existence comme un possible autre et fort, rage et violence dissoutes et vaines devant l'assurance tranquille d'une droiture assise. En cela il y a une attitude bien plus élevée et riche qu'une énergie perdue et épuisée. La joue tendue a alors valeur de poing.



De la cueillette

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