mardi 2 octobre 2012

Des automates


 Qu'ont donc ces touristes, qui savent où se rendre, là même où ils ne sont jamais venus ?

          Ils ont l'aveuglement de croire qu'ils ont, alors qu'ils ne sont que de passage. Qu'ils suivent un programme, une programmation, une mathématiques. Serait-ce vraiment ça ? La route comme un algorithme, une mécanique ? Le goût n'en est pas un alors, plutôt une odeur. Une odeur qui rassure, loin de toute question, de toute découverte.
Face à ceux qui souhaiteraient ne pas faire parti du sombre programme d'autres, langés dans la poussière, mouchés du bâton, le creux au ventre. Face à ceux qui aspiraient à un autre programme, et qui ont à peine l’œil famélique d'en entr'apercevoir un autre. Ceux-là qui tendent le nez haut pour sentir enfin le courant venir.
Et entre-deux, les autres. Ceux qui sont perdus entre les deux, ceux qui ont perdu leurs routes, qui perdent de vue qu'ils ont une route. Qu'elle peut suivre le cours du vent, la fantaisie du courant. Ils ont la faiblesse de voir en eux les obscurités comme des points de fuite, alors qu'elles constituent leur force à s'élever. Les poinçons en soi sur lesquels, douloureusement, s'appuyer.
Ainsi en s'élevant, ils passent dessus les premiers, et peuvent se pencher sur les seconds. Et donner eux-mêmes à voir, sans nécessairement en avoir la conscience, l'horizon d'autres possibles. Et de donner sans le vouloir d'autres passages hors de toute logique, mais en pleine poétique.
  
  

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