mardi 4 juin 2013

De la bascule des chevaux # 23




je soulève la page blanche du jour par le coin de l’œil elle porte les traces des ratures des jours passés les ampoules des efforts intestinaux les rides de la fatigue les plaies roses des brûlures en réhabilitations et le ciel se chiffonne la terre a du mal mais la terre résorbe comme un nouveau jour on est assis sur la veille balançant d'une fesse à l'autre angoisseux de la force de ce qui veut sortir angoissé de se dresser vers ce qui arrive mais pas les vers encore pas les vers cette fois encore je t'ai laissé respirer je reprends mon souffle aussi quoiqu'on ait pas exactement le même air pourtant les deux redeviennent réguliers reviennent réguliers prendre donner avoir du temps plutôt que des avoirs de temps à ne plus dépenser au trop tard et le ciel se chiffonne mais on ne le jette pas conserver garder partager à qui mieux mieux à qui mieux peut pour s'aider et ça vaut le coup dans la gueule du moment qu'on tend le cou qu'on arrive à tendre toujours un peu le cou entre les épaules rentrées même les printemps tardifs démarrent


 

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