samedi 23 août 2014

Du plat



 
Ça commencerait du genre je vais bien ne m'en parle pas. Ça pourrait commencer et ça resterait comme toutes ces lignes électriques écrites dans la déconnexion des synapses, balayées par ce même vent qui roule le mégot entre les doigts. Un geste de la main. Les semaines comme des roulades, le dos rond à couler comme une aiguille dans un cadran pluvieux, à ne pas trop se mouiller.

Il y a bien eu deux ou trois pages blanches ouvertes, froissées dans la matière grise. Mais le monde ne s'est pas transformé. Les jours sont restés ainsi assis à l'arrière d'une voiture, à lever le nez aux nuages à faire semblant de lire les lignes du ciel. Oublier de penser, perpétrer la déconnexion. Éviter de départager la douleur et l'aigreur et n'en donner trop le goût.

Chercher une fausse causalité à la succession des impotences installées comme un liseron qui croît et se déploie. Simplement retirer. Des Épines en plâtre. N'avoir fait que regarder un au-delà de brouillard sans voir autour. Jusque là ôter l'envie. N'être toucher, ne toucher jusqu'à ce qu'aux doigts le vent. Juste le plat. Et la résistance dans la machinerie à peine plus tiédie qu'une veilleuse. Suffisant.

Il y a l'idée parfois que la mer emporte, on fait avec ce qui reste à l'estran. Qu'on aurait dû tout lui balancer. Ce qui reste est comme ce qui manque, les deux dessinent des rides et des rigoles dans le sable. Les deux sont là sans l'être. Il tarde d'y poser le pied. Bonnement poser le pied.



 

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