mardi 31 mars 2015

Du poids de




quand la nuit passe sa nuit à
t'écraser du poids de son pieds
avant de se retirer devant l'autre
avec son putain de matin
la bouche en cœur sifflant soufflant
son obésité sur-qualifiée
me vient la poésie épure
de ces quelques mots





lundi 30 mars 2015

Cinq éternités sur un banc




Ci assis sur le banc
la tête repose
sur le pommeau temps
traverse comme est
traversé du monde
en éclats irréguliers et
irrévocables ancre
d'huile coudée
des articulations
comme un symptôme
de l’arthrite sociale
à s'hasarder
du regard sur les détails
ainsi rassemblés
dans l'arrière de l’œil
lui permettent
ni d 'arriver avant ni
dans le même vraiment
mais s'en trouve là
en toute possession
de ses propres caillots
une patience agile d'osselets
comme entre deux plis
où sont-ce ceux
devant qui s'en débattent



 

vendredi 27 mars 2015

Du jeu de la baballe




Il jongle avec quelques boulettes de papier chiffonné des globes en plastique à garnir des balles à rebond qui ne reviennent jamais à la bonne hauteur des poids morts de temps tendu dans le flux alors qu'irrémédiable la balle jaune inaccessible s'abîme et se recommence.
Il jongle avec des balles mais en arrive à se demander souvent si ce ne serait elles qui ne jongleraient avec lui.



 

jeudi 26 mars 2015

Des avant




le silence de l'avant
se néglige s'oublie
son importance
aussi
presque autant
que cestui suit



 

mercredi 25 mars 2015

Manuellement






il n'y a de lumière
celle l’œil s'apprend
d'éclairer et
au moins
à porter la main



vendredi 13 mars 2015

L'entre-côté







Je suis passé à côté ce matin. C'est toujours le matin. C'est toujours quand il fait noir la route s'est arrêtée. Un jour j'y entrerai j'y enterrerai. Je n'en attends rien n'attends. L'immuable dissolution encore. Dans les flaques de nuages assoupis entre des rides d'encre et de goudron déchaussé. Passer dans. Le pli des bois et du vélin. Et ne froisser que la feuille de soi sur le sol. Ne laisser que la feuille de soi froissée sur le sol. A ramasser par le petit de soi un jour qui dit déjà qu'il a grandi, qu'on a été. A recoller des lambeaux de peaux à partir des nœuds se figurer l'épouvante d'un pantin ou d'un polichinelle un peu proche, et se ramener aux premiers temps des yeux suspendus. Avant qu'il y ait besoin d'y suspendre des mots de tête sur la branche de la langue. Ce matin je passe dedans. C'est toujours le matin. On piétine et les pas apprennent. Les doigts apprêtent le naufrage en terre. Et sèment les petits trésors qui nourrissent la soupe et dressent la détermination. La construction en pirate étame le tronc et pousse de peu en figure ou prou. Il y a qui suivent et nous venons ce matin. Taper de la botte le foin nos battages l'important. Entre-deux ce n'est que. Nous venons chaque matin avec la nuit dans la gorge, et à l'orée du bois ce cri du jour qui nous entend.